New Way of Life (Nouveau mode de vie)
Cinéaste: Flavie Chiwo Tembou
Année de production: 2014
Lieu: Bahouan, Cameroun
Durée: 35 min
Son: mono
Langues: Fulani, Bahouan, Bamendjou, Français, Pidgin-Anglais
Sous-titrage en anglais
Ce film est une étude exploratoire qui tente de comprendre et de présenter l’expérience de la vie économique et sociale des Mbororo (Fulani) à Bahouan. Les Mbororo ont émigré à Bahouan, un village de l’Ouest du Cameroun, en quête de moyens de subsistance. Là-bas, ils travaillent comme domestiques pour les populations locales qui vivent elles-mêmes en ville ou à l’étranger, mais viennent au village pour leurs rituels.
Le film décrit également de manière vivante la façon dont ces Mbororo ont réussi à établir une relation pacifique interethnique avec le peuple bahouan, bien qu’ils soient un groupe minoritaire. En raison de leur interaction quotidienne, l’adaptation et la crise d’identité sont l’une des principales préoccupations des Mbororo dans ce processus de changement en raison du processus d’intégration en cours.
Copyright: Études culturelles visuelles 2014, Université de Tromsø
Thèse
RÉSUMÉ :
Ce travail a pour objectif d’analyser le quotidien de certains travailleurs migrants mbororo dans le village de Bahouan. En raison de certaines forces externes et internes liées à leur mode de vie nomade, ces musulmans mbororo ont décidé de chercher un moyen de subsistance à Bahouan, parmi les peuples chrétiens essentiellement agricoles. Depuis lors, leur stratégie consiste à tenter de reconstituer leur troupeau et de faire vivre leurs parents chez eux. Cette analyse du processus d’intégration de ces Mbororo à Bahouan examine comment, malgré leurs différences culturelles avec la population hôte, ils contribuent et s’intègrent dans cette communauté. Elle présente également les dynamiques socioculturelles et les changements possibles de leur tradition au cours de leurs rencontres quotidiennes. Bref, cet article expose le dilemme socioculturel auquel sont confrontés les Mbororo à Bahouan. En essayant de gagner leur vie dans cette communauté, ils se trouvent dans une situation d’identité divisée. En fait, leur vie quotidienne oscille entre trois principales préoccupations. Le premier dilemme est qu’ils essaient de s’intégrer à la communauté bahouane afin d’être acceptés par la population locale. Le second quant à lui est dû au fait qu’ils s’assimilent progressivement aux Peuls établis. Même s’ils ne sont pas physiquement présents à Bahouan, les Peuls établis sont constamment dans l’esprit de ces Mbororo qui veulent adopter leur mode de vie. De même, le fait que les Bahouans n’ont que peu de connaissances sur les Mbororo facilite leur perception du statut de Fulani. Troisièmement, le fait que ces Mbororo envoient la moitié de leur salaire mensuel dans le bush pour préserver leur patrimoine culturel montre qu’ils ne sont pas encore prêts à couper les ponts avec leur tradition d’origine.
